Log in | Not yet an account? Create account    Teach Learn    SERVICES
Home News Schools Education system Orientation About Contact How it works

Isn't a teacher who uses violence to instil knowledge in pupils a weak teacher?

NTONG-LA'AN   |   Fri 19 Jan 2024 - 12:34   |   Sun 10 Mar 2024 - 11:39   |   Aucun commentaire Write a comment   |   1 useful vote

 

Au Cameroun, malgré l’interdiction de l’usage des sévices corporels par les enseignants sur les enseignés en milieu scolaire, l’usage de la violence par les éducateurs semble être très ancrée dans les mentalités. Un certain nombre de parents et d’enseignants relativement important, au vu des réactions quand les sujets relatifs à la violence des enseignants sur les élèves sont abordés, adoubent avec conviction l’usage du fouet pour instruire ou faire faire à l’enfant ce qu’ils estiment être bien pour lui/elle.

Pourquoi l’usage de la violence en milieu éducatif au Cameroun est-il généralisé malgré que la loi du 14 avril 1998 sur l’orientation de l’éducation au Cameroun interdit les sévices corporels sur les élèves ? Si un enseignant sans fouet se sent impuissant devant son élève, n’est-ce pas un enseignant « faible » ? Est-il possible au Cameroun de bien enseigner sans l’usage des sévices corporels ? Tous les adultes actuels qui prônent l’usage du fouet pour éduquer parce qu’ils ont été « éduqués » par le fouet, sont-ils des exemples à suivre pour la société ?

 

En suivant les interventions des invités d’une émission télé sur une chaîne privée locale au Cameroun il y a quelques jours suite à une dénonciation après qu’un enseignant ait posé des actes de violence physique sur une élève qui, a fini par décéder, j’ai été choqué par les opinions de certains invités et téléspectateurs « adeptes du fouet à l’école ». Je ne sais pas comment un parent et/ou un enseignant, prônant l’usage des sévices corporels sur les enfants à l’école, accueillerait la nouvelle du décès de son enfant après que l’enseignant/enseignante de ce(cette) dernier(e) l’ait violenté physiquement.

Vivant dans une société où la violence semble avoir une certaine ampleur, je me suis toujours interrogé à chaque fois que j’observe autour de moi, des actes où des attitudes de violence.

Selon que l’on soit pour ou contre la violence en milieu scolaire ou en société, on a toujours des arguments à mettre en avant.

 

Je sais déjà que les « adeptes du fouet à l’école » ne me verront pas d’un bon œil. Je les prie de souffrir que d’autres personnes, aussi infimes soient-elles, puissent être contre les sévices corporels, quels que soient leur niveau, en milieu scolaire. Je vais me permettre d’exprimer ici, des analyses issues de mes observations. Je n’ai aucune prétention sur quoi que ce soit. Je me sens tout de même l’obligation d’exprimer un son de cloche différent de celui de ceux qui estiment tout savoir et qui n’acceptent pas que d’autres aient des pensées différentes aux leurs.

 

Pourquoi certain(e)s enseignant(e)s usent toujours des sévices corporels sur les élèves malgré l’interdiction ?

Ce que je remarque chez nous au Cameroun, c’est qu’il y a le plus souvent, un antagonisme innommable entre ce qui est écrit sur le papier et ce qui se fait sur le terrain. A l’observation, différents facteurs nous amènent à chercher à expliquer certains comportements que nous relevons. Je vais, tout au long de cette partie, énumérer certains angles de vision avec quelques arguments y afférent.

 

La nature de… l’Homme

L’être humain est-il de nature violent ? Certaines personnes vous répondraient par l’affirmative. D’autres, comme moi, diraient NON ! Non à la base ! En son essence, je ne pense pas que l’être humain soit violent. L’environnement dans lequel nous vivons nous conditionne à tel point que je me dis que nous tendons à être à son image.

En allant vers le sujet des sévices corporels des enseignants sur leurs élèves qui nous préoccupent ici, est-ce qu’un/e enseignant/e ayant évolué dans la violence ne serait pas amené à exercer celle-ci sur ses élèves ? Est-il possible de donner ce que l’on n’a pas ?

 

 

Un héritage trouble

Quand on nous relate le passé à travers l’histoire, nous constatons qu’il est jonché des actes de violence et de barbarie extrêmes. Les peuples qui se sont imposés aux autres l’ont fait par la violence. A ma connaissance, je ne connais dans l’histoire du monde, un peuple dominant qui ait exercé son influence sur les autres par la douceur. En Afrique, et particulièrement au Cameroun, la colonisation n’a pas été tendre. Les expressions comme « toini pap » (Twenty five, en référence à la punition de 25 coups de bâtons sur le dos par les anglais) ou « ibom i njaman », « ibop i njaman » (bastonnade d’une extrême violence que les allemands infligeaient aux populations locales pour s’imposer ou pour un quelconque manquement à leurs règles) chez les Ekang.

 

Quand j’observe les uns et les autres, j’ai l’impression de voir la manifestation de cet héritage violent qui se transmet de génération en génération malgré l’évolution de l’homme dans la compréhension des choses et de leur fonctionnement. J’ai l’impression que les gènes d’un certain nombre subissent des mutations importantes au fil du temps.

 

J’ai souvent entendu certains proclamer haut et fort et en chœur comme une récitation du haut de leurs statuts sociaux, que s’ils sont devenus ce qu’ils sont aujourd’hui, c’est grâce au fouet. Par conséquent, ils ne peuvent être que pour les sévices corporels sur les enfants… par amour pour ces derniers !

 

Un environnement de frustrations

En plus de ce que j’appellerai héritage colonial ou héritage de l’éducation reçue, certain(e)s enseignant(e)s peuvent subir des frustrations qui peuvent les amener à agir de manière irrationnelle.  Dans mon observation, les frustrations que nous subissons en société peuvent parfois se manifester par des actes violences.

Je me rappelle, en classe de Terminale, à une certaine époque où il était rare de trouver des élèves âgés naturellement de 18 ans ou moins à ce niveau d’études, d’un enseignant de physique. On avait remarqué qu’à chaque fois pendant ses cours, il trouvait toujours un prétexte pour aller triturer, malaxer, toucher n’importe comment l’une de nos camarades sous prétexte de lui poser des questions sur le cours ou de lui demander si elle avait bien compris ce qu’il expliquait. Dès qu’on voyait le regard du prof braqué sur la camarade et qu’il descendait l’estrade pour circuler entre les rangées de bancs, les camarades assis au fond qui avaient déjà remarqué son manège, donnaient des « prévisions » qui s’avéraient toujours exactes : « il va commencer par l’épaule… après le cou… ». Et on riait sous cape !

Imaginons un enseignant qui désire une élève avec des formes particulières avec laquelle il désire réaliser quelques fantasmes et que celle-ci refuse une relation incestueuse avec son éducateur. Celui-ci, par des moyens détournés cherche à se venger de cette élève qui lui résiste en cherchant à la violenter à l’école pour une raison ou pour une autre. Ici, moi j’imagine ! Mais sur le terrain, dans les écoles, ce sont des faits.

L’enseignant, avant la profession d’enseignant qu’il exerce est d’abord un être humain. S’il n’a pas, en dehors de son lourd bagage intellectuel sur la spécialité de l’enseignement qu’il dispense, une bonne base de discernement pour pouvoir faire la part des choses, à quels abus peut-il se livrer sous le couvert de son statut d’enseignant ?

 

Recours à la bible quand ça nous arrange

Parmi les arguments que les « adeptes du fouet à l’école » avancent pour imposer leur vision des choses à ceux qui en sont contre, il y a des versets de la bible. Ahh ! Cette fameuse bible ! Les un/es et les autres en ont recours quand ça les arrange. Je me suis souvent rendu compte que pour beaucoup, quand ils/elles n’ont aucun argument valable à exposer, ils prennent la bible ! Un verset y est vite tiré et le tour est joué ! Car, dans l’imagerie populaire, c’est « DIEU » lui-même qui a écrit la bible ! Et sa Parole ne saurait souffrir d’un doute, sous peine de punition divine. Akiéé ! Qu’est-ce qu’on n’entendrait pas !

 

J’espère ne pas choquer les croyant(e)s « aveugles », ceux et celles qui croient sans avoir vu. Quand on a une petite idée de ce dont l’être humain est capable pour assouvir ces désirs de puissance, on peut se permettre de douter. Je suis un chrétien croyant qui veut comprendre les choses comme elles sont. Ainsi, j’ai pour base le doute. Je me permets de douter. J’ai l’impression que pour beaucoup de ceux et celles qui se disent croyant, la bêtise est synonyme de foi.

Pourquoi les personnes qui nous avancent les arguments de « fouet » comme « idéaux » ne créent pas un monde de l’époque de cette bible pour aller y vivre. Pourquoi ne refusent-ils/elles pas d’utiliser toutes les technologies actuelles pour ne garder que le « bâton » et tout ce qui relève de cette époque décrite dans la bible ? On a pris l’habitude, pour tant soit peu qu’on pense être éclairé, de garder tout ce qui nous permet d’asservir, de manipuler les autres et de détruire tout ce qui pourrait empêcher l’atteinte de ces objectifs d’asservissement et de manipulation.

 

Sans le fouet, « l’enseignant est dépouillé de son autorité » ?

C’est l’un des arguments qu’avancent les « adeptes du fouet à l’école ». Quand j’ai lu les propos d’un enseignant qui estimait être dépouillé de son « autorité » sans le fouet, j’ai failli tomber à la renverse ! Était-il dans un état normal quand il s’exprimait ainsi ?

Qu’est-ce que l’autorité ? Selon le Larousse, l’autorité est le « pouvoir de décider ou de commander, d’imposer ses volontés à autrui ». L’autorité est-elle synonyme de violence ? L’enseignant a-t-il besoin d’être violent pour se faire respecter et transmettre son savoir ?

Je remarque que pour certains enseignants, il y a toujours comme un rapport de force entre eux/elles et leurs élèves. Il faut gronder, crier sur les élèves pour s’imposer. C’est comme si l’héritage de la colonisation faisait bien son chemin !

Quelles sont les missions d’un(e) enseignant(e) ? Est-ce que tous/toutes les enseignant(e)s ont la maîtrise de leurs missions ?

Un(e) enseignant(e) incapable d’inculquer efficacement le savoir aux élèves sans l’usage des sévices corporels n’est-il/elle pas un(e) enseignant(e) faible ?

Quand on observe attentivement les comportements des uns et des autres, on peut penser que, souvent, l’usage de la violence reflète une faiblesse quelque part. La maitrise de soi est une force. La non-maitrise de soi, la colère sont des faiblesses.

La faiblesse est le manque de force. La force n’est pas que physique. Elle est aussi mentale, spirituelle.

A l’époque de la montée fulgurante de l’informatique, certaines personnes n’aimant pas les changements ont été réfractaires à son usage. Des décennies plus tard, celles qui sont encore en vie ont fini par reconnaître le bien-fondé de cette science qui est venu révolutionner notre monde.

Quand l’être humain a acquis « ses petites habitudes », les changer est souvent très difficile. Les prétextes sont vites trouvés : habitudes, tradition, ancêtres, religions, etc. Le changement les dérange.

Donc, quand on demande aux personnes qui ont grandi avec le fouet de s’en débarrasser, c’est compliqué pour elles ! Elles se sentent déshabillées ! Privées de leur « autorité », elles ne savent où donner de la tête. Elles sont déboussolées, désemparées…

 

 

Est-il possible au Cameroun de bien enseigner sans l’usage des sévices corporels ?

A l’allure de ce qu’on remarque des comportements de certaines personnes (enseignants et parents), le chemin est encore long. Nous vivons dans un environnement de ce que j’appelle « éducation de la peur ». Les armes de cette « éducation de la peur » sont la violence physique et verbale. Très tôt, certains parents « initient » leurs bébés. J’ai vu des mères frapper violemment les jambes des bébés de quelques mois sous prétexte que l’enfant croisait les jambes. A ma question de savoir quel crime le bébé commettait-il en croisant les pieds. On m’a répondu que le bébé n’allait pas vite marcher si on le laissait croiser les pieds ! C’était stupéfiant de découvrir comment certaines personnes peuvent répéter stupidement ce qu’elles ont vu faire sans chercher à comprendre.

A court d’arguments ou de solutions face aux débordements des tout-petits, certains parents créent des histoires de « ndjoundjou » pour inculquer la peur. Les enfants grandissent ainsi parfois avec la peur de tout.

Quand j’entend que les élèves apprennent leurs leçons par peur d’être fouetté(e)s, ça me fait sourire. De tout mon parcours scolaire, je n’ai jamais vu un/e élève qu’on fouettait régulièrement être parmi les meilleurs. Au contraire, plus on les fouettait, plus ils s’enfonçaient dans la bêtise et finissaient par abandonner l’école. Ce que j’ai aussi remarqué est que, la plupart pour ne pas dire tous/toutes les élèves qui sont souvent parmi les meilleurs, n’ont jamais eu besoin des menaces de fouet pour être passionnés des études. Leurs parents ne sont jamais derrière eux/elles pour leur demander d’étudier. Ils/elles savent ce qu’ils/elles ont à faire. Et c’est souvent par les conversations avec les parents que les mobiles pour l’intérêt dans l’acquisition des savoirs naissent. A mon avis, ce n’est jamais en brandissant les menaces de sévices corporels que les enfants donneront véritablement le meilleur d’eux-mêmes.

 

Les personnes qui ont été « éduquées » par le fouet, sont-elles des exemples à suivre dans notre société ?

La plupart des personnes qui sont au-dessus de la grande masse actuellement au Cameroun, que ce soit dans le secteur public que privé ou dans des « activités hors-la-loi » sont d’une certaine époque. L’époque où le fouet faisait plus rage et où il était naturel de fouetter ! Beaucoup ont été fouettés à l’école et même par leurs parents à la maison. D’autres ont grandi dans des environnements d’une certaine violence qu’elles se sont données pour mission de perpétuer. Quand on observe comment la société fonctionne, les réalités que nous vivons au quotidien, peut-on véritablement prendre ces personnes pour des exemples à suivre ?

Toutes ces personnes qui répètent parfois comme des perroquets ce qu’elles ont entendu leurs demi-dieux sur terre dire, parfois sans trop y penser, sont-elles des exemples à suivre ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Warning!!! Message to those who copy our articles without authorisation!

We go to great lengths to provide users with original content which, in principle, should not be found elsewhere on other websites without our permission. However, due to an alchemy mastered by certain lazy, dishonest, pernicious and incompetent Cameroonians who take a malicious pleasure in appropriating the fruit of other people's work, our articles end up on their websites without our authorisation. They will recognise themselves here, because they come here all the time looking for new content to steal!

This message is addressed to these content thieves. Stop stealing our content! There is no way to contact you on your websites! The public information on your domain names is hidden! There's no need to look any further for proof of your maliciousness and exaggerated banditry!

Stop stealing our content! If you persist, we will take the necessary measures to force you to do so!

 

 

Comments (0)

Aucun commentaire pour le moment !

 

 

Write a comment

 

 

 

● Français     [English]



● Cookies    ● Privacy    ● General Terms of Use   

Autres sites similaires pour d'autres pays : ecolesEnCoteIvoire.com ---

© 2024 ecolesaucameroun.com. All rights reserved
développé par bidzoni